En collaboration avec Clément Detellier
Crédit photo Clément Detellier
Le très achalandé Salon du livre de l’Outaouais s’est déroulé la fin de semaine dernière. Voici en rafale quelques autrices/auteurs et illustratrices/illustrateurs que nous avons pu croiser et découvrir.
Des intentions variées

Marc Bélanger, candidat à la course à la chefferie du PLQ
Outre les écrivains à temps plein, on retrouve aussi au Salon du livre des hommes engagés venus parler au public. C’est le cas de Marc Bélanger, candidat à la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, qui a accepté de nous parler. Il était présent pour présenter son livre “Agir par convictions” dans lequel il résume son parcours, les raisons pour lesquelles il se porte candidat et ses idées pour le Parti libéral. Le Salon du livre est un bon endroit pour connecter avec la région et rencontrer des électeurs.

Rebecca Makonnen, autrice de « Dans mon sang »
Il espérait sans doute y obtenir du soutien. Et il n’est clairement pas le seul à avoir voulu profiter de l’opportunité pour diffuser son message. On a vu défiler France Bélisle, ancienne mairesse de Gatineau, Rebecca Makonnen et son livre socialement engagé “Dans mon sang” ou encore Jean-Philippe Pleau devant le stand des très revendicatrices Éditions Lux.
Pour les curieux et les connaisseurs

Aude Vidal-Lessard, autrice de « Si les étoiles s’alignent »
Aude Vidal-Lessard est l’autrice de « Si les étoiles s’alignent » aux Éditions Luzerne Rousse. C’est une saga de science-fiction (SF) « soft » donc parfaite pour les non-initiés. C’est une œuvre politique sur une adolescente au lourd passé qui se retrouve malgré elle à jouer un rôle central dans le conflit entre les humains et une race extraterrestre appelée « Tryxians. Aude a commencé à écrire à un très jeune âge et ce n’est pas son premier rodéo. Cette série, bien qu’elle soit sa première dans le registre de la SF, est en réalité sa quatrième saga de romans et elle compte définitivement en écrire plus dans le futur.

Johanne Rochette, autrice de « Le livre de Gracìa » et de « Lécher la terre ».
Nous avons également rencontré Johanne Rochette, une autrice d’origine montréalaise. Son parcours est assez mouvementé. En effet elle n’a pas commencé comme écrivaine. Elle a toujours eu envie d’écrire, mais le milieu dans lequel elle a grandi ne favorisait pas cet intérêt. Elle est donc allée étudier en histoire, ce qui lui a donné envie d’en apprendre plus sur le monde. Elle est ensuite devenue professeur au cégep, mais sa soif de création était trop forte. Johanne a donc fini par tout lâcher pour se consacrer entièrement à l’écriture. Ayant publié 5 livres, elle nous en a présenté deux : Le rire de Gracìa raconte l’histoire d’une étudiante québécoise qui part finir ses études en Colombie. Le livre permet non seulement de découvrir ce pays, mais aussi d’étudier les liens entre ces deux beaux pays que sont le Québec et la Colombie.
Lécher la terre est le deuxième recueil de nouvelles de Johanne. Elle se sert de son art pour réfléchir sur la question environnementale. En effet, chacune des 14 nouvelles, tout en racontant des histoires très humaines, aborde de manière sous-jacente la crise climatique. Johanne ne voulait pas écrire un pamphlet moralisateur, mais elle tenait vraiment à nous sensibiliser et faire valoir l’urgence d’agir. C’est pourquoi elle a décidé d’en parler de manière littéraire. Son objectif est de rejoindre émotionnellement ses lecteurs afin qu’ils puissent assimiler ce message essentiel sans avoir l’impression d’être en train de se faire passer un savon.

Diva Lim, autrice de « Éli Labaki et les gouttes de pluie ».
Pour sa part, Diya Lim est une autrice de littérature jeunesse. Elle a écrit une vingtaine de livres dont plusieurs ont remporté des prix dont son plus récent, Éli Labaki et les gouttes de pluie, lauréat du Prix Champlain. Le livre parle de l’intégration des immigrants dans la société canadienne. C’est une œuvre plurilingue, c’est-à-dire qu’il est principalement écrit en français, mais qu’il contient plusieurs mots simples en arabe. Il a pour but de montrer aux jeunes lecteurs comment les nouveaux arrivants font pour s’intégrer et de leur donner de l’espoir face à cette situation souvent assez difficile. Diya a écrit ce livre en s’inspirant de sa propre histoire et de celles de ses amies libanaises grâce à qui elle a appris les mots arabes utilisés dans le livre. Pour en apprendre plus : https://diyalim.com/
De l’illustration

Denis Rodier, bédéiste illustrateur de La Bombe
Nous avons eu la chance, au détour d’une pile de livres, de retomber sur l’excellent Denis Rodier que nous avions déjà croisé à Montréal. Bédéiste depuis 45 ans, il compte dans son bagage de nombreuses réalisations avec Marvel, Safarir et plusieurs éditeurs européens. Si ses nombreuses publications l’ont fait connaitre, sa principale réalisation est la bande dessinée documentaire « La bombe ». L’histoire de la première bombe atomique en 450 pages scénarisées par Alcante et Bollée y est illustrée par Rodier. Aujourd’hui un succès mondial acclamé par la critique, elle est traduite dans 18 langues et vendue à 200 000 exemplaires. Il était présent au salon pour présenter sa dernière œuvre « La 3e Kaméra », une fiction historique se déroulant durant la Deuxième Guerre mondiale. Il souligne l’importance, dans ce genre de travail, de la recherche pour s’assurer de transmettre la bonne information par ces dessins.
Sur la BD en général, Rodier semble relativement optimiste pour le futur, bien qu’effrayé par la montée de l’intelligence artificielle. À court terme, il craint surtout pour les illustrateurs, mais reste sur ses gardes face au développement de l’IA qui pourrait bientôt réaliser des bandes dessinées complètes.

Natali de Mello, Illustratrice d’Indrazaal et de Suivez la capitaine fourmi
De son côté, Natalie de Mello voit l’IA comme une source d’inspiration par moment. Comme on ne peut pas arrêter le progrès, alors autant essayer de l’utiliser à notre avantage, fit-elle valoir. Originaire du Brésil, elle commence au Canada en se lançant dans l’illustration. Aujourd’hui professionnelle, elle est venue au Salon du livre pour présenter ses œuvres Indrazaal et la quête de l’océan et Suivez la capitaine fourmi, deux jolis albums pour enfants aux Éditions Planète rebelle.
Pour les deux, la clef du métier se résume à la pratique: ils n’ont jamais arrêté de dessiner depuis l’enfance, un parcours les a menés d’amateur bénévole à bédéiste professionnel.
Au cours de ces rencontres, un thème en particulier a été récurent : la persévérance. Publier un livre est difficile. Il ne faut pas s’attendre à y arriver du premier coup, mais à force de continuer à essayer, on finit par parvenir à nos fins. Si vous hésitez à vous lancer dans l’écriture, allez-y! Vous n’avez rien à perdre et tout à gagner.